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...une démarche scientifique ainsi qu’un ensemble de principes éthiques et déontologiques.

Sous le terme de « conservation-restauration » adopté depuis 1984, on distingue aujourd’hui différents champs d’activités : la conservation préventive, qui agit sur l’environnement de l’oeuvre dans le but de diminuer les risques de dégradation, la conservation curative, qui consiste en une intervention directe sur l’objet pour stopper une altération évolutive, et la restauration qui est également une intervention directe mais facultative, effectuée sur un objet pour améliorer sa lisibilité.
De manière générale, le conservateur-restaurateur de peintures s’applique à favoriser la réversibilité des interventions, et recherche la stabilité et l’innocuité des matériaux utilisés. Il assure ainsi la pérennité des œuvres picturales qui lui sont confiées et contribue à leur mise en valeur, tout en respectant leur intégrité physique, esthétique et historique. Un tableau est constitué d’un ensemble de matériaux : le support (bois, toile, mais aussi parfois papier, métal, pierre...), la préparation, la couche de couleur et le vernis. Il peut être indépendant ou intégré dans un décor architectural.

Avant toute intervention, le conservateur-restaurateur dresse un constat d’état, établit un diagnostic et des propositions de traitement, puis consulte le propriétaire ou le responsable juridique du tableau afin de définir les grands axes de travail. Plusieurs critères peuvent contribuer à déterminer les opérations à effectuer, comme la destination de l’œuvre, les futures conditions d’exposition, etc. 
 Le conservateur-restaurateur identifie les caractéristiques de l’œuvre (matériaux, style et, accessoirement, auteur, datation, provenance...). Parfois, le constat d’état est complété par des examens et analyses physicochimiques, pour approfondir la connaissance des œuvres ; il existe de nombreuses méthodes d’examen parmi lesquelles la radiographie qui révèle l’image de la structure interne de l’œuvre, ou les rayons infrarouges qui permettent de déceler des couches sous-jacentes. On utilise également la fluorescence d’ultraviolets afin de détecter notamment les repeints. Enfin,
macrophotographie et microphotographie nous informent sur les techniques et les matériaux utilisés par l’artiste, ainsi que sur les altérations de l’œuvre. Des analyses de micro-prélèvements à l’aide de différentes techniques (comme la chromatographie) aident à identifier les matériaux utilisés par l’artiste et peuvent nous renseigner sur leurs dégradations. Outre les restaurations abusives, les dégradations des peintures peuvent être dues à des facteurs physico-chimiques, mécaniques, biologiques : vieillissement normal des matériaux constitutifs ou accéléré par de brusques variations
hygrométriques, qui provoquent des tensions mécaniques), bio-détériorations (insectes, rongeurs, lichens...), mauvaises conditions de manipulation et de conditionnement de l’œuvre (pollution, poussières).

Outre les restaurations abusives, les dégradations des peintures peuvent être dues à des facteurs physico-chimiques, mécaniques, biologiques : vieillissement normal des matériaux constitutifs ou accéléré par de brusques variations hygrométriques (et provoquant alors des tensions mécaniques), biodétériorations (insectes, rongeurs, lichens...), mauvaises conditions de manipulation et de conditionnement de l’œuvre (pollution, poussières). Le tableau peut ainsi être atteint plus ou moins gravement dans ses différentes parties : le support, les couches de préparation, de peinture et de vernis. Le support bois peut présenter des courbures, des fentes, des attaques d’insectes, des restaurations contraignantes, etc. Le conservateur-restaurateur spécialiste du support bois désinfecte le bois, si nécessaire, le consolide s’il est affaibli, pratique des «dérestaurations», fait des interventions de maintien au revers ou encore crée des caissons climatiques. Une toile peut être détendue, pliée, trouée, déchirée, etc. La préparation peut être pulvérulente et le tableau affecté de soulèvements localisés ou généralisés, etc. 

Le conservateur-restaurateur refixe la couche picturale, et procède à des interventions sur le support (pose de bandes de tension, incrustations de matière pour combler les lacunes de toile, doublages ou rentoilages de différents types, changement ou restauration du châssis, etc.). Il peut ensuite procéder à un décrassage en vue d’enlever les dépôts de surface (crasse) qui altèrent l’apparence de la peinture.
Avec le temps, le vernis s’oxyde. Il peut également chancir (perte de la transparence), bleuir, devenir pulvérulent ; pour contrer ces phénomènes, le restaurateur pratiquera un allègement du vernis ou un dévernissage qui permettra de supprimer les couches oxydées. Les retouches anciennes (dites repeints) sont souvent désaccordées et débordantes ; elles doivent alors être retirées. Cette opération nécessite une action chimique ou mécanique - parfois les deux -, de même pour les anciens mastics débordants. Pour combler les lacunes de matière picturale, on applique un mastic qui est structuré afin de s’intégrer dans une continuité de surface. La réintégration ou retouche peut être visible ou illusionniste. Elle concerne les lacunes mastiquées, les usures, avec parfois un travail d’harmonisation générale (atténuation de certaines altérations visuelles comme des taches ou des chancis non résorbés
par exemple). La pose d’un nouveau vernis assure une protection à l’œuvre et rétablit la profondeur de couleur. Il faut noter qu’un grand nombre de tableaux modernes et contemporains ne sont pas destinés à être vernis (la conservation-restauration de ce type d’œuvres, souvent composites, est particulièrement complexe).

Le travail du conservateur-restaurateur est complété par un rapport détaillé relatant les interventions effectuées et les produits utilisés. Ce rapport comprend une documentation photographique (avant, pendant et après les opérations) ainsi que des préconisations de conservation.

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